Co-création, pilier de l’innovation radicale pour les grands groupes.

Les très grandes entreprises ont développé, progressivement depuis le début de la décennie, puis de manière plus intense depuis 2015, de nombreux axes pour encourager l’innovation de rupture en interne : lab, open-innovation, intrapreneuriat … Elles ont également massivement investi dans les startups. Quelques années plus tard, un modèle reste à explorer en France : la co-création. Preuve par l’exemple avec Bosch.

2015, la chasse à la startup est ouverte.

 

 

L’innovation de rupture constitue un enjeu majeur pour les groupes. La révolution digitale a apporté son lot de concurrence dans un univers économique où tout semblait bien établi. Il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui les experts sont unanimes pour dire que tous les secteurs d’activités et toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, quelle que soit leur structure, sont concernées par la transformation digitale et doivent accélérer leur cycle d’investissement. De fait, beaucoup de groupes ont craint les syndromes d’Uberisation théorisés par Maurice Levy alors président de Publicis. Depuis, c’est la course à l’innovation digitale avec son corollaire : la chasse à la startup, que l’on peut considérer comme ouverte en France depuis 2015.

Les très grandes entreprises ont développé, depuis 2015, de nombreux axes pour encourager l’innovation en interne.
Elles ont investi dans le « phénomène startups », espérant, de fait, les intégrer dans un “workflow” plus conforme à leur rythme d’innovation : incubateur, CVC, accélérateur etc… Quelques années plus tard, les résultats ne sont pas complètement satisfaisants et quelques frustrations perdurent. Certaines startups accélérées par des grands groupes sont ravies d’être rachetées après leur période d’accélération, par des GAFA ou des licornes, la valeur co-créée échappant alors au grand groupe. A l’inverse, certaines startups ont tendance à se normaliser dangereusement au contact des grands groupes, perdant ainsi “leur substance”… C’est ce que théorisent
Franck Mattes et Ralph Christain dans leur ouvrage référent : Scaling-up Corporate Startups: Turn innovation concepts into business impact”. Dans cet ouvrage les deux auteurs prônent le concept de co-création et prennent notamment pour exemple le géant allemand Bosch qui initia brillamment en Europe ce concept.

 

2013, Bosch lance Grow, première véritable plateforme de co-création européenne.

En 2013, Bosch initia l’ouverture d’une nouvelle plateforme “in house” dédiée à l’innovation.  Sur celle-ci, les équipes d’innovation avaient la possibilité de transformer leurs concepts en produits et business models en toute indépendance et main dans la main avec Bosch.  Pour les équipes désireuses de se porter candidates à l’innovation, cette plateforme offrait un “cadre idéal” pour exploiter leur agilité et leur dynamisme mais aussi rencontrer des clients, tout en bénéficiant du  confort et du support inhérent aux grandes entreprises.

Avec cette plateforme Grow, Bosch poursuivait deux objectifs :

  • Augmenter les chances de succès des initiatives véritablement innovantes,
  • Transformer en profondeur le groupe, pour rendre possible les innovations de rupture, les encadrer et les rendre viables (scaling-up).

Bosch, une structure d’innovation historiquement atypique.

Quand Robert Bosch en 1886 fondait humblement son atelier pour mécanique de précision et ingénierie mécanique à Stuttgart, il n’avait probablement aucune idée du développement consécutif à son initiative. Aujourd’hui le Groupe Bosch est un leader mondial dans son domaine et emploie plus de 400 000 salariés dans le monde. Il génère près de 80 milliards d’euros de chiffre d’affaire. Ces activités comprennent 440 filiales dans 60 pays, regroupées autour de 4 secteurs d’activités : Mobility Solutions, Industrial Technology, Consumer Goods, et Building Technologies. Une des particularités du groupe est sa structure capitalistique  : 92% des actions Bosch sont détenues par des fondations caritatives et la majorité des droits de votes est régie par un trust qui assume la dimension innovation du Groupe.

Cette structure capitalistique permet, en outre, de garantir une grande liberté au groupe, tout particulièrement en terme d’innovation. Mais surtout elle donne les mains libres aux dirigeants pour entreprendre des initiatives fortes en terme d’innovations de long terme. Bosch peut aujourd’hui se vanter d’employer 64 500 personnes en recherche et développement.

 

Les grandes entreprises peuvent créer de l’innovation mais ont plus de difficultés à inventer de nouveaux modèles d’affaires.

Franck Mattes et Ralph Christain le théorisent dans leur ouvrage : “Les grandes entreprises, sont souvent victimes de leur propre succès. Elles sont tellement puissantes de par leurs activités “core business” qu’elles ne ressentent pas la  nécessité de se réinventer”. Or si Bosch a constamment fait évoluer son “core business” depuis 50 ans, c’est effectivement grâce à un grand nombre d’innovations technologiques mais aussi grâce à de nouveaux modèles d’affaires qui ont émergé. Le “La” des grandes innovations technologiques est donné par le Groupe, mais la capacité à intégrer ses innovations dans des modèles d’affaires “de rupture” doit être soutenu massivement par Bosch.

 

L’idée maîtresse de Bosch est brillante : “’inclure l’arbitrage entre investissement à risque et investissement à faible risque, dans le “core business” du groupe”. Typiquement, tout directeur de l’innovation le sait bien, les chances de succès pour un développement dans un “core business”  est de 85 % dès lors que l’objectif de croissance reste à un chiffre (que maîtrise parfaitement les groupes), mais si l’on se projette vers un investissement dans une innovation de rupture, seul 10 % des projets aboutiront au succès, mais évidemment, ce sont ces 10% qui feront ce que Bosch appelle la “very big things” qui va bousculer et réinventer le marché.  C’est précisément pour pouvoir intégrer ce risque dans le Core business d’un mastodonte comme Bosch qu’a été créée Grow.

 

Co-créer des startups pour le groupe et avec le groupe.

 

Bosch positionne Grow comme un environnement de travail source “d’innovation radicale”. Les personnes sélectionnées chez Grow doivent penser chaque jour de manière totalement différente. Mais Bosch positionne Grow comme un partenaire essentiel offrant tout le support pour un développement commercial réussi.

Toutes les startups co-créées sont financées par Bosch et prises en charge par l’équipe de la plate-forme de croissance, de la préparation à la levée de fonds ou à l’intégration dans le Groupe. Contrairement à sa filiale Venture (Robert Bosch Venture Capital), Grow n’a pas vocation à investir dans des startups technologiques externes qui pourront être incubées par l’incubateur de Bosch. Grow dispose d’une structure juridique propre qui permet de co-créer des start-ups avec le Groupe et pour le Groupe.

 

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